Hameaux abandonnés

Cette randonnée, sur les contreforts du massif de l’Estrop, rejoint l’ancien village de Vière et remonte ensuite le long du torrent du Galèbre jusqu’à Pié Fourcha, un hameau restauré en 2017. Le retour s’effectue par l’Immerée et le hameau de Saume Longe.

Nombreux passages dans le lit de torrents ou de petits cours d’eau. Ne pas emprunter cet itinéraire en cas de pluie ou de risque d’orage. Il est possible de raccourcir le parcours et d’éviter les traversées du Galèbre en suivant le « chemin de l’instituteur » entre Saume Longe et Pié Fourcha.

Après avoir marché au travers de bois, prairie et marnes noires, vous arriverez à l’ancien hameau de Pié-Fourcha. À travers les prés, non loin du torrent, vous trouverez le sentier qui bientôt, traverse le Galèbre. Sur l’autre rive, le sentier s’éloigne un peu de la rivière, passe à travers bois, rejoint une première prairie, puis une deuxième où vous pourrez découvrir le premier alignement de blocs de roche par Richard Nonas* : Edge-Stones : Vière et les moyennes montagnes (2011), œuvre de la collection L’Art en montagne du musée Gassendi.

Richard Nonas adopte ici le motif de l’alignement de blocs taillés pour souligner des liens et des circulations. Vues de loin, les pierres posées sur le sol, dans la prairie, forment comme une ligne de points de suspension. Partie intégrante du territoire, elles semblent indiquer une direction, plutôt que d’appeler une contemplation. Réalisées avec du calcaire blanc qui contraste avec la nature, elles portent la mémoire de celles et ceux qui ont vécu et travaillé ici.

Au bout de cet alignement, prendre à droite à travers le pré et contourner un éperon rocheux en passant dans le lit du torrent pour arriver au hameau de Vière, à 1 200 mètres d’altitude. Ce hameau en ruines, abandonné et oublié depuis 1936, se situe dans une partie des plus reculées du territoire de Haute-Bléone.

Un deuxième alignement se trouve dans le champ en contrebas sur la droite (direction Les Eaux-Chaudes). Pour accéder au troisième alignement, il faut continuer tout droit et passer derrière l’église Saint-Étienne de Vière, dépendance de l’abbaye de Saint-Ruf de Valence. Datant de la fin du XIIe siècle, elle est constituée d’une nef unique dont la voûte en simili-berceau faite de lattes enduites de plâtre a peu à peu entièrement disparu. L’intervention de Richard Nonas* va jusqu’à la pose d’une couverture partielle du toit en mélèze sur l’église romane en ruine, visant à arrêter le processus de destruction et à offrir un abri pour la nuit aux randonneurs.

*Richard Nonas (New York, États-Unis, 1936–2021). Son œuvre, principalement sculpturale, tente de souligner la façon dont les identités des peuples se construisent au contact de la nature et de ses contraintes. Ses projets in situ sont toujours sensibles au territoire donné, à son histoire, ses richesses et ses habitants. L’artiste a bénéficié d’une reconnaissance internationale à partir des années 1980.

Retrouvez le descriptif complet des itinéraires de la collection L’Art en montagne sur le Topo guide « L’Art en montagne, 22 randonnées pour découvrir l’art contemporain dans le Géoparc de Haute-Provence » (15€), disponible à l’accueil du musée Gassendi, à la Maison Alexandra David-Neel et à l’Office du tourisme.