Théâtre dans les remparts « Le Banquet de Platon »

Adaptation François Gille et mise en scène Frank Gétreau

Avec Pierre Andrieu (Apollodore), Charly Benvenuto (Aristodème), Maxime Blanc (Eryximaque), Alain Dahmane (Phèdre), Jean-Christophe Giraudo (Pausanias), André Filosa (Aristophane), Frank Gétreau (Socrate), Thierry Ortu (Glaucon), Antoine Mondello (Agathon) et Thomas Vesco (Alcibiade).

À la fin 5ème siècle avant J.C., Platon s’était converti à la philosophie en devenant d’abord l’élève de Socrate mais surtout en se faisant le génial apôtre de la pensée de ce grand sage, après que les milieux bien-pensants d’Athènes eurent réussi à faire condamner Socrate à mort en buvant la cigüe pour non-conformisme ! Platon est l’auteur de nombreux dialogues (dont Le Banquet) dans lesquels Socrate s’amuse à détricoter les discours de ses interlocuteurs issus de l’élite de l’époque, faisant apparaître les contradictions, voire la mauvaise foi. Socrate ne professe pas une doctrine et Platon ne diffuse pas une idéologie. Il nous laisse répondre nous-mêmes aux interrogations qui subsistent.
Dans Le Banquet, le sujet en discussion est l’Amour. Successivement, poète, auteur dramatique, militaire, médecin, philosophe vont discourir sur ce thème et proposer chacun leur vision singulière et parfois originale, nous plongeant dans un univers vieux de 2 400 ans…
Il y a une douzaine d’années, François Gille avait proposé à Frank Gétreau d’adapter de manière synthétique cette œuvre de l’esprit majeure pour la porter à la scène sous forme de lecture vivante, mise en espace et jouée afin de la rendre accessible à un public populaire dans le sens noble du terme comme l’entendait Jean Vilar. Pari réussi lors des six représentations données sur trois ans ! Ainsi, le public, invité à participer à ce Banquet, sourit, s’étonne et abandonne ses idées reçues sur la philosophie qui s’avère non seulement « digeste » mais finalement jubilatoire.
Aujourd’hui, il nous paraissait juste de recréer ce dialogue philosophique sur l’Amour et, par la même occasion, de rendre hommage à François Gille avec qui, à la suite du Banquet, nous avions, au fil des années, monté les spectacles Joseph et ses Frères de Thomas Mann, Le Procès Kravchenko, Le Berbère Augustin et enfin Goethe-Beethoven, dialogue de sourds joué alors que François Gille nous avait quitté.
Et maintenant, la parole est à la philosophie !