En 2007, cela a fait trois cent ans que Vauban, le génial bâtisseur de Louis XIV, a disparu.
Vauban est à l’origine d’un grand nombre de sites fortifiés. Ces sites furent élaborés pour s’adapter aux contraintes de la guerre en montagne et contrôler des secteurs névralgiques du territoire, notamment les routes et les cols.
Maginot a constitué quand à lui un patrimoine militaire hors du commun. Édifiées au milieu de magnifiques forêts de mélèzes ou à la limite des alpages, ces fortifications constituent de passionnants buts de promenade, tous accessibles de surcroît par d’anciens chemins militaires.
Notre département et sa frontière avec l’Italie contient ces deux types de patrimoine fortifié.
Le patrimoine fortifié Vauban
Colmars-les-Alpes, bataille d’architectes
Aux confins du Haut-Verdon, Colmars subit en 1690 les attaques piémontaises. Il faut donc renforcer la place, déjà fortifiée par François Ier. C’est Niquet, ingénieur général des fortifications, qui met au point le plan de la ville. Mais Vauban rode, dépêché par Louis XIV ! Il étoffe le projet fortifié initial.
Au final, Colmars est aujourd’hui un exceptionnel modèle du genre. Des remparts aux tours pentagonales encadrent la vieille ville. On découvre deux forts puissants : le fort de France et celui de Savoie.
Village classé « Villages et cités de caractère ».
- Visite du fort de Savoie,
- Visite commentée de Colmars-les-Alpes : visite « Architecture militaire » : découverte du fort de Savoie, des extérieurs du fort de France, des remparts et des deux portes.
- Visite « La vie quotidienne » : découverte du village, histoire et organisation, habitat, économie, religion, traditions populaires.
- Visite de la Maison-Musée intra-muros : une maison bourgeoise du XVIIème siècle transformée en musée, qui témoigne de la vie quotidienne d’autrefois dans le Haut-Verdon. Visites de groupes commentées sur RDV
Office du tourisme de Colmars-les-Alpes : www.verdontourisme.com/
Entrevaux, le défi harmonieux
Cette place forte entre Nice et Digne-les-Bains est un bijou. Quels audace et sens artistique a-t-il fallu à Vauban pour transformer ce verrou en chef d’œuvre esthétique ! Entrevaux, c’est d’abord un magnifique village médiéval dans un méandre du Var, auquel on accède par un pont-levis fortifié.
C’est aussi une citadelle du vertige, perchée 155 m au-dessus de la ville que l’on atteint par une rampe fortifiée et une vingtaine de portes bastionnées. Il faut voir Entrevaux et son patrimoine fortifié !
Village classé « Villages et cités de caractère ».
Visite de la citadelle toute l’année.
Bureau d’accueil du tourisme d’Entrevaux : www.tourisme-entrevaux.fr
Sisteron, la citadelle de la vallée de la Durance
Sisteron, située à la jonction des anciennes provinces du Dauphiné et de Provence, fut souvent convoitée et dès lors fortifiée ! S’appuyant sur un donjon du XIIème siècle et de remparts du XIVème siècle, l’incontournable Vauban débarque en 1692 et projette une série d’ouvrages. Il réalisera le rehaussement des courtines de la forteresse, le renforcement des portes d’accès et la poudrière.
Aux XVIIIème et XIXème siècle, à chaque modernisation de la ville, on évoquera Vauban, en reprenant ses projets.
Visite de la citadelle : de fin avril à mi-novembre.
Office de Tourisme Sisteron Buëch : www.sisteron-buech.fr
Seyne-les-Alpes, cité frontière
Ancienne frontière nord de la Provence, dominant la vallée de la Blanche, Seyne bénéficia aussi des conseils stratégiques de Vauban. À sa demande, on équipa la ville à partir de 1693 d’une grande tour de guet et de tours bastionnées. Les remparts furent eux consolidés.
Des ouvrages peut-être moins spectaculaires qu’en d’autres lieux mais qui confèrent un charme à ce bourg de montagne.
Village classé « Villages et cités de caractère ».
Office de tourisme Blanche Serre-Ponçon : www.blancheserreponcon-tourisme.com
Saint-Vincent-les-Forts, un site fortifié à la porte de la vallée de l’Ubaye
L’ingénieur Vauban vient inspecter la place de Saint-Vincent par deux fois. La première, en 1692, il prévoit la construction d’une «redoute à mâchicoulis». Vauban revient en 1700 et élabore un second projet. En 1722, on constate que seules trois échauguettes ont été réalisées et que des embrasures ont été modifiées. Durant les XVIIIème et XIXème siècles, rien n’est fait à Saint-Vincent.
A partir de 1873, dans le cadre de la refonte générale du système de défense des frontières, Saint-Vincent fait l’objet d’une extension, probablement à titre de place arrière du verrou de Tournoux, dans la vallée de l’Ubaye. De 1879 à 1887, le site est transformé en une sorte de «place à forts détachés».
Actuellement le Fort Vauban porte le nom de Fort Joubert.
Quant à la Caserne Chaudon au pied du fort et la redoute du même nom à quelques centaines de mètres en arrière et actuellement surmontée d’un chalet, elles ne furent construites que bien plus tard vers 1880.
Le fort ne se visite pas (propriété privée), mais le petit village de Saint-Vincent-les-Forts, perché comme un nid d’aigle, vaut le déplacement pour son point de vue à couper le souffle sur le lac de Serre-Ponçon.
Ubaye Tourisme : www.ubaye.com
Laissez-vous conter Vauban comme on ne l’a jamais vu : le bâtisseur, le politique, l’amoureux. Une plongée au cœur de la vie du plus célèbre architecte militaire.
Un roman que l’auteur a réalisé après des années de recherches.
Le Vagabond du roi de Michel Labonne, aux Éditions De Borée, dans la collection Vents d’histoire.
Le patrimoine fortifié Maginot
Le Fort de Tournoux en Vallée de l’Ubaye
Insolite par sa situation, intriguant par son importance, le Fort de Tournoux éveille la curiosité de tous ceux qui passent à proximité. En effet, on ne peut manquer de l’observer et de s’interroger.
Implanté sur un éperon rocheux, au confluent des vallées de l’Ubaye et de l’Ubayette (voie d’accès à l’Italie), les constructions du fort attirent immanquablement l’attention par leur importance et leur implantation quasi tibétaine s’étalant sur près de 700 m de dénivelé.
Le fort supérieur (1 500 m), encastré dans la roche, offre une façade dont la simplicité d’architecture est rehaussée par l’emploi du marbre de Serennes. Quant au visiteur qui s’approche par le village de Tournoux, il se trouve bientôt devant les larges fossés de type Vauban qui protègent la batterie des Caurres (1 750 m).
Poursuivant plus haut, il découvre à plus de 2 000 m le fortin du Serre de l’Aut où la vue embrasse tout l’horizon. Cette position le destinait à être l’un des maillons d’une chaîne de transmissions optiques reliant Briançon à Toulon.
L’Ouvrage du Haut Saint-Ours
Tapi sur un plateau montagneux, il veille sur la frontière franco-italienne en tir croisé avec le fort de Roche-la-Croix.
Ce sont deux des plus gros ouvrages de la ligne Maginot en Ubaye. Ils protégeaient ainsi la frontière des Alpes jusqu’à Menton.
Pas moins de deux cent soixante hommes assuraient son bon fonctionnement. Une vraie fourmilière, une microsociété fonctionnant en total isolement dans un milieu hostile.
Le Fort de Roche-la-Croix
À 1 900 m d’altitude, sur un surplomb dominant la route du col de Larche et face à Saint-Ours bas, le Maginot de Roche-la-Croix laisse apparaître son bloc d’artillerie unique.
Il s’agit du plus imposant de la Vallée. Sa tourelle à éclipse armée de deux canons de 75 mm, surnommée la « méchante » par les troupes italiennes, a su contenir les assauts ennemis de la dernière grande guerre.
L’ouvrage de Roche-la-Croix, de par ses différentes architectures, est un bel exemple de cette course entre l’armement et la fortification.
Au delà de l’histoire militaire, « la vie à bord » est largement comparable à celle des sous-marins de notre siècle. Promiscuité, bruits incessants, lumière constante, chaque heure n’est que répétition de gestes conditionnés par la complexité du bâtiment.
Ubaye Tourisme : www.ubaye.com